Darko Popovic
  • Pensées
  • Philosophie
  • Projets

À quoi bon partager mes textes?

Ma mère m’a demandé pourquoi je perds mon temps avec ça.

Maman, je vais crever. C’est progressif, mathématique. Je dois revoir mes priorités, avant qu’il ne soit trop tard. Je regarde en arrière et me voilà qui calcule encore. Je calcule, et pourtant, je livre la moitié de ma recette, espérant qu’on me demande le reste. À 6 ans, j’inventais des films. 15 ans plus tard, j’étais en marketing. J’ai confondu le paraître et l’estime. Quand même, il faut lui donner, la voix dans ma tête est fidèle à son patron. Elle me rappelle qu’on embauche pour le rationnel et qu’un loyer, ça se paie au pied carré, et non pas au poème. Alors me voilà, 25 ans plus tard, à schématiser qu’à ce rythme-là, je vais mourir affamé.

Vous savez, il y a de ces choses qui n’arrivent que si on leur demande d’exister. C’est l’élan d’être. Et les personnages dans ma tête ont leur propre volonté. Je n’écris que pour leur obéir, assurément. Il y a la santé mentale, aussi, peut-être. J’ai commencé à écrire pour donner une voix à mes personnalités. D’ailleurs, l’autre jour, ma psy m’a dit ceci: « Soit tu partages tes maux à d’autres, soit j’te charge au mot ». Psychomagie ou épargne volontaire, j’ai l’intention de l’écouter.

Bon. Résumons les raisons pour lesquelles je devrais partager mes textes, comme si c’était un fichier excel. Il y a mon calcul du bonheur, que j’ai dû recalculer autrement pour des raisons de morts lentes. Ensuite, il y a le désir d’exister, que j’accorde à toutes mes personnalités. Et puis, l’équilibre mental, comme j’expliquais plutôt avec ma psy et ses jeux de mots. Il y a ça aussi justement, les mots.

Le plaisir, parfois douloureux, de donner naissance à des mots. Ces mots qui échappent à la domination du temps. Qui m’échappe à moi-même surtout, moi qui suis la force qui m’avance et celle qui m’retient. D’où les euphories et les tourments. D’où les remise en questions qui me freinent et me freinent et me freinent et me freinent et n’attendent qu’une chose, que je m’arrête pour les laisser passer. À laisser passer, tu sais? Apprécier comme elle peut être grandiose, paisible et sublime, cette existence qui n’attend que d’être habité.

Que cette maison soit celle qui me donne l’élan d’être. Que cette femme soit celle que j’aime comme j’aime aimer. Que cette famille me pardonne mon infamiliarité et que la bonté en soit témoin — j’ai essayé. À vous de voir si ça vous intéresse, moi ça me plaît.

PenséesPenséesPhilosophiePhilosophieProjetsProjets

PS - Un jour, je vais écrire une histoire de film. D’ici là, voici le premier court-métrage que j’ai publié: POÉSIE SANS FIN. Filmé en Super-8.

© 2025 Darko Popović

InstagramFacebookLinkedIn