Elle me dit: ta poésie ne parle que de la peine, je lui réponds: c’est faux ma poésie ne parle que du vrai, même quand elle invente, elle raconte la raison.
Elle soupire, elle se tait. Silence. Les femmes font ça, vous savez. Je n’ai rien à dire. Pour une fois que je calcul pas. De toute façon, mes textes se foutre de c’que vous pensez, j’écris pour moi, même quand ça ne vient pas de moi. Okrad a bien des choses à raconter, il se gargarise et fait des bruits bizarres, il s’emporte pour des non-dits, il s’apeure pour des banalités, il s’échappe pour se valider, et je l’aime de toute manière. Okrad, écris-dont c’que tu veux, je préfère lire tes mots qui tuent, que de vivre ton silence. Ton silence est faux, et le faux m’effraie.
À bien y penser, je crois qu’en vrai, elle voulait dire: pourquoi ta poésie ne parle pas de nous? Je crois qu’en vrai, elle voulait dire: Fais-moi un poème. Un manuscrit. Fais-moi la cour, une antiquité moderne, comme une romance, entre deux chaises du Louis Pub. Doucement, va-z-y doucement déclare-moi ton amour, sans jamais dire le mot. Au minimum, garde une trace, de ton souffle dans mon cou, pour qu’on se rappelle, que le vent se lève, et qu’on était bien réel.
À bien y penser, voilà probablement, ce qu’elle voulait dire. Mais, comment lui expliquer.. j’en ai pas l’intention. Non, j’en ai pas l’intention. Ce n’est pas avec mes mots, ni surtout pas avec ma tête que j’veux la toucher. Imagine un espace, Juste ici, regarde. Tout ce qui s’y passe, a sa raison d’être, Tout ce qui s’y passe a sa raison d’aimer. Allons, où les fleurs sont protégées. Je veux d’un miroir sans cadre, qu’on traverse de bord en bord. sans jamais revenir en arrière. De toute manière, ni mes plans ni mes textes ne peuvent enchanter, le cœur d’une sorcière. Alors, veux-tu bien, oublie mes poèmes, et je te réserve, la poésie sans fin.