Il est 2hr du matin. Mes jambes sont en lendemain d’veille. J’les lève avant qu’il soit trop tard. J’dois atteindre le sommet à temps pour attendre le Soleil. Le Soleil, lui, fait attendre le Paysage. le Paysage est dépendant affectif, il attend après le Soleil pour se sentir vu. Le Paysage, il sait pas qu’il est beau si on le prend pas en photo. . Il est 8hr du matin, il était magnifique, le Paysage. Maintenant j’dois descendre, pour monter le Volcan. Mes jambes ont des besoins non répondus, mais elle vont suivre. Elles suivent toujours. Elles mettent pas leur limite. Deux trois insultes et elles reviennent. Autrement, elles savent pas. . Moi, mon problème, c’est que j’manque de temps. Le Train m’attend. Et lui, le Train, il fait de l’évitement. Il fera pas d’effort pour qu’on soit ensemble. C’est à sa façon. Sinon, il prend la fuite. Il est comme ça, le Train. Toujours à la recherche, impatient. Alors mes jambes vont attendre. . Il est midi. Le Volcan n’est plus comme avant. On dit qu’il a perdu la flamme. Pu d’joie, pu d’colère, pu rien. Il passe ses journées à fumer et ruminer le passé. On parle de lui à l’imparfait. Le Temps l’étouffe à p’tit feu. . Il est tard. Le banc du Train me fait mal au cul, mais j’suis content. Aujourd’hui, j’ai vu le Soleil, le Paysage, le Train et le Volcan. Le seul qui se fait jamais attendre, c’est le Temps.